• L'eau des villes et l'eau des champs.

    Depuis que le SPANC (service public de l'assainissement non collectif) a lancé ses opérations obligatoires et légales de contrôle des fosses septiques, les médias résonnent des cris d'orfraie de citoyens mécontents.

     

    Or, en dehors de l'aspect légal de l'opération, le contrôle de nos installations ne peut être que bénéfique à trois titres. Pour l'environnement en évitant la pollution des nappes phréatiques. Pour notre confort en évitant d'avoir à vidanger une fosse devenue nauséabonde. Pour notre santé en évitant de respirer des effluves plus ou moins toxiques. En soi, c'est donc un bénéfice considérable qu'il ne faut surtout pas bouder.

     

    En prime, nous sommes privilégiés par rapport à ceux qui sont raccordés au tout-à-l'égout. Je réside dans les Hauts de Saint-Denis et j'utilise une fosse septique. Ma dernière facture d'eau se monte à 20,10 euros pour les 17 m3 que j'ai consommés. Mais si, comme un de mes enfants, je résidais dans les Bas, en ville, mes 17 m3 m'auraient coûté 56,77 euros. J'ai donc économisé 2,16 euros par m3. En effet, en ville, les abonnés payent une kyrielle de taxes qui n'existent pas dans les Hauts : 9,50 euros pour l'abonnement "eaux usées" de la CINOR , 16,8 centimes d'euros par m3 pour la part distributeur, 52 centimes par m3 pour la part CINOR, 40,6 centimes d'euros par m3 pour l'investissement du Grand Prado et 2 centimes d'euro par m3 pour la redevance modernisation réseau assainissement sans compter le montant de l'abonnement principal qui est le double dans les Bas. Mon "nouveau" compteur d'eau affiche 530 m3. En 7 ans, depuis début 2006, j'ai donc fait une économie de 1145 euros, soit environ 164 euros par an en moyenne. Alors qu'un contrôle qui sera effectué tous les quatre à huit ans n'est facturé "que" 200 euros. Objectivement, dans les Hauts, nous sommes donc très largement gagnants.

     

    Reste que pour beaucoup de familles des Hauts "sortir" d'un seul coup 200 euros constitue un problème insurmontable. Les habitants des Bas payent peu par peu à chaque facture, sans trop "souffrir" et sans s'en apercevoir. En effet, la CINOR et Veolia ont introduit au fil du temps toutes ces taxes en "misouk". Donc, sans provoquer aucune réaction de la part des "cochons de payants". Bien joué. En jouant la transparence et l'honnêteté, le SPANC a, lui, fort mal joué. Une petite taxe de 4 ou 5 euros par mois, de préférence sous un intitulé ésotérique, serait passée inaperçue et aurait permis de recueillir le montant nécessaire au contrôle et même au-delà. Comme quoi, dans la société actuelle, la franchise ne paie pas. Les élus et les gouvernants le savent fort bien.

     

    Ceci dit, de façon concrète, il convient de rappeler que les familles en difficulté financière savent d'expérience que le Trésor public, trop souvent décrit à tort comme un "monstre froid", peut accorder, au cas par cas, des facilités de paiement en cas de situation difficile avérée.

    Pour une fois les gens des Hauts sont plutôt favorisés. Ne nous plaignons pas : il y va de la qualité de notre environnement, de notre confort et de notre santé.

     

    Charles Durand

    Le Brûlé - Saint-Denis

    « N'oublions pas 1953.Les enquêtes d'utilité publique : la démocratie bafouée. »

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